Qu’est-ce que l’Avent ? Comprendre ce temps qui nous mène à Noël

Vie spirituelle
Qu’est-ce que l’Avent ? Comprendre ce temps qui nous mène à Noël

Ces derniers jours, en discutant avec mes collègues, une question est revenue plusieurs fois. Certains ne sont pas croyants et se demandaient quel était finalement le sens de toute cette effervescence autour de Noël : les rues décorées, les vitrines illuminées, les marchés, les musiques… et bien sûr la course aux cadeaux.
C’est joyeux, oui… mais pour quoi ? Pour qui ?
Et c’est vrai que si on ne regarde que cette dimension-là, ce temps peut sembler un peu creux, presque entièrement tourné vers la consommation. “C’est Noël, alors on s’offre des cadeaux”… mais après tout, on peut s’offrir des cadeaux toute l’année. Alors qu’est-ce que Noël apporte vraiment de plus ?
En les écoutant, je me suis surprise à réfléchir au sens que revêt l’Avent pour moi. Chrétienne depuis toujours —  je suis tombée dans la marmite quand j’étais petite ! — comment est-ce que je vis ce temps, au fond ?
Je prépare mes calendriers de l’Avent, je réfléchis à ma déco, à mon menu, à la réunion familiale autour de la fameuse dinde (tant qu’on ne me dit pas que j’en suis la Reine…). Tout cela a un sens précieux, mais pour moi, l’Avent va plus loin. J’ai eu envie de leur partager ce qu’il représente réellement, pour moi et dans la tradition catholique.

Qu’est-ce que l’Avent ?

Le mot Avent vient du latin adventus, qui signifie “venue”, “avènement” : c’est un temps où l’on se prépare à accueillir quelqu’un. Et le terme latin — j’ai fait mes petites recherches ! — signifie même “action d’arriver”, comme si cette venue était déjà en marche.
Mais qui attend-on ?
Avant la naissance de Jésus, on fêtait déjà à cette période de l'année le solstice d'hiver : il a lieu autour du 21 décembre et est en effet le jour le plus court de l'année. A partir de cette date le temps d'ensoleillement augmente chaque jour...

L'Eglise chrétienne va donc reprendre approximativement cette date et fixer au 25 décembre la naissance du Christ, symbole du Renouveau de la Lumière.

L'Avent est véritablement institué depuis le Ve siècle. C’est dans le diocèse de Tours qu’a débuté cette pratique : un temps de jeûne et de préparation avant Noël, sur le modèle du Carême. Cette tradition s’est ensuite répandue en France ; le jeûne a disparu avec le temps, mais on a conservé les quatre semaines de l’Avent, de fin novembre ou début décembre jusqu’au 24 décembre. Quatre semaines d’espérance et de joie.

Quel sens cela a-t-il pour nous, chrétiens ?

Pour nous croyants, l’Avent n’est pas une période d’agitation avant la fête.
L'Avent est un chemin tout en douceur, profondément humain, qui invite à se recentrer sur l’Essentiel : dégager un peu d’espace dans nos journées trop pleines, accueillir la joie que Dieu veut nous offrir, retrouver l’espérance — même quand elle s’est un peu abîmée.
Celui que nous attendons, c’est Jésus. Comme tout homme, il va naître : ce tout petit dans la crèche, c’est déjà Celui qui donne sa vie pour nous et qui, trente-trois ans plus tard, mourra sur la Croix pour nous sauver.
Pour moi, l’Avent est un temps à part : on avance doucement vers la lumière de Noël, dans une atmosphère d’espérance et de simplicité. C’est aussi un temps de conversion ; au sens premier, la conversion signifie un “retournement”. Tout un programme…
C’est un moment où je prends conscience que Dieu choisit d’entrer dans nos vies par la fragilité d’un nouveau-né. Et quand on y pense, cela change vraiment le regard que l’on porte sur les autres et sur le monde.

Qu’est-ce qui change dans la liturgie ?

Dans les églises, on sent tout de suite que quelque chose commence : le premier dimanche de l’Avent ouvre une nouvelle année liturgique. Tout recommence.
La couleur des ornements devient violette, couleur de l’attente. On ne chante plus le Gloria — le chant des anges — réservé à la nuit de Noël. Les lectures parlent de veille, de préparation, d’attente. La crèche s’installe doucement… encore vide.
Chaque dimanche de l’Avent est une fête, mais le troisième l’est d’une manière particulière : le dimanche Gaudete, “Réjouissez-vous !”, célébré en rose, comme une petite lueur de joie avant Noël.

Quel est le sens de la couronne de l'Avent ?

Dans beaucoup de familles — la mienne aussi — on allume une bougie chaque dimanche d’Avent.
C’est une tradition simple et très belle : la couronne de l'Avent, composée d'une couronne de branchages de sapin et de 4 bougies, évoque la couronne du Messie attendu par le peuple hébreu, et rappelle aussi la couronne d’épines du Christ. Les branches de sapin symbolisent aussi  le renouveau, et les bougies, une à une, font grandir la lumière. Quatre flammes pour quatre étapes : espérance, paix, joie, amour.
Et peu à peu, la lumière gagne. Jésus vient offrir la vraie lumière au monde.

Et si l’Avent parlait aussi aux non-croyants ?

Que l’on soit croyant ou non, il se passe quelque chose en décembre. On ressent un besoin de douceur, d’attention, de chaleur humaine, de lumière.
On parle “d’esprit de Noël”, sans trop savoir d’où il vient ; et souvent, ce n’est pas qu’une histoire de cadeaux.
Je crois sincèrement que l’Avent peut toucher tout le monde.
Chacun peut décider d’en faire un temps pour se tourner vers les autres, vers le plus fragile, pour offrir un geste, un service, un sourire, pour aimer un peu mieux.
Parce qu’au fond, la lumière de l’Avent n’est pas réservée à quelques-uns : elle est là pour illuminer chacun de nous.

Amélie