L’Esprit souffle : bienvenue à Léon XIV !

Un nom nouveau. Un pasteur venu du cœur de l'Amérique. Un visage paisible et souriant. Un appel à l’unité, à la paix et à l’espérance.
Depuis quelques jours, toute l’Église retient son souffle, émue et curieuse : qui est donc ce nouveau pape, Léon XIV ?
Il y a dans l’élection d’un pape quelque chose de mystérieux et de profondément spirituel. C’est l’Esprit Saint qui souffle, dans un souffle que les cardinaux tâchent d’entendre. Et cette fois, ce souffle a désigné un homme simple, discret, mais profondément enraciné dans la foi : le cardinal Robert Francis Prévost, devenu, le 8 mai 2025, le nouveau successeur de Pierre.
Qui est Robert Francis Prévost ?
Né à Chicago en 1955, dans une famille catholique aux origines française (et même normande !), italienne et espagnole, Robert Prévost grandit au cœur d’une Église américaine vivante, mais en pleine mutation. Après un bachelor en mathématiques obtenu en 1977, il entre chez les Augustins, un ordre religieux fondé au XIIIe siècle, dont la spiritualité est marquée par la prière, la recherche de l’unité et de la paix, et la volonté de les transmettre à tous, particulièrement aux personnes abandonnées et opprimées.
Après avoir prononcé ses vœux, Robert Prévost est ordonné prêtre en 1982. En 1985, il choisit de vivre au Pérou pendant de longues années, comme missionnaire et vicaire de la cathédrale. Il dirige ensuite le séminaire des Augustins à Trujillo et fonde une paroisse dans un faubourg pauvre de la ville. Auprès des plus démunis, il apprend l’humilité du terrain, la patience du dialogue, la force de la prière.
Après quelques années de responsabilités dans l’Ordre de Saint Augustin, il est ordonné évêque de Chiclayo, au Pérou, en 2015, dans un contexte local difficile. Nommé à la Curie romaine en 2023, il devient préfet du Dicastère pour les évêques. Ce Dicastère joue un rôle important dans la sélection des évêques à travers le monde.
Ceux qui l’ont côtoyé à cette époque parlent d’un homme simple, aimant la Parole de Dieu, fidèle à la tradition, mais profondément ancré dans le réel. Polyglotte, notre nouveau pape sait dialoguer avec toutes les cultures, notamment dans les situations de crise. Il est attentif aux défis de notre temps et recherche avant tout la paix et l’unité.
Le pape François, dont il est proche, le crée cardinal le 30 septembre 2023.
Pourquoi "Léon XIV" ?
C’est l’une des premières questions que tout le monde se pose : pourquoi ce nom ?
Il a répondu sans détour, dès le soir de son élection :
"J’ai choisi Léon en mémoire du grand Léon XIII, qui a su lire les signes de son temps. Je prie pour que l’Église sache aujourd’hui encore dialoguer avec le monde, sans jamais perdre le cœur de l’Évangile."
Léon XIII, c’était le pape de la doctrine sociale, celui qui a su parler de justice, de travail, des pauvres, sans tomber dans l’idéologie. C’est le pape de la modernité et de la réconciliation. Un clin d’œil clair : le pape Léon XIV veut une Église proche du réel, enracinée dans la charité.
Les défis de notre nouveau pape
Un pape de dialogue et de paix
Léon XIV n’entre pas dans les catégories toutes faites. Ni étiquette, ni posture : ce qui le guide, c’est l’Évangile et la prière. Fidèle à l’enseignement de l’Église, il porte aussi en lui l’expérience concrète du terrain — celle des périphéries, des pauvres, des communautés autochtones qu’il a servies pendant des années.
On perçoit chez lui un héritage spirituel riche : la fibre sociale du pape François, la profondeur théologique et contemplative du pape Benoît XVI, et le souffle missionnaire de Jean-Paul II, dont il semble reprendre l’appel à la confiance avec ses mots répétés : « sans peur », comme un écho vibrant au « N’ayez pas peur » du pape polonais.
Son désir semble clair : rassembler plutôt que cliver, faire grandir une Église solidement enracinée dans la foi, mais ouverte, accueillante, à l’écoute du monde sans jamais renier le Christ.
Le défi de l’unité ecclésiale
L’unité de l’Église est pour lui un vrai défi, parfois mise à rude épreuve. Il ne promet pas de miracles. Il invite à la prière, au dialogue et à la confiance. Sa devise épiscopale, une expression venant de Saint Augustin, est d’ailleurs significative : « In Illo una unum », ce qui signifie : « Dans le seul Christ, nous sommes un ».
« Le manque d’unité est une blessure très douloureuse pour l’Église » regrettait-il dans une interview, à la suite de son élection comme préfet du Dicastère pour les évêques. « Les divisions et les polémiques dans l’Église n’aident en rien. Nous, les évêques, devons particulièrement accélérer ce mouvement vers l’unité, vers la communion dans l’Église. »
Pourquoi ce pape suscite-t-il déjà une telle sympathie ?
Peut-être parce qu’il parle peu, mais juste. Parce qu’il est d’une grande humilité. Parce qu’il écoute. Parce qu’il prie. Parce qu’il semble vouloir conduire sans s’imposer, guider sans brusquer. Et peut-être aussi parce qu’en ces temps incertains, nous avions besoin d’un pasteur qui rassemble, qui apaise, et qui nous rappelle l'espérance et la joie de croire !
« Communiquer la beauté de la foi, la beauté et la joie de connaître Jésus » disait-il dans une interview il y a quelques années. « Cela signifie que nous le vivons nous-mêmes et que nous partageons cette expérience. »
Au lendemain de son élection, dans sa toute première homélie, le pape Léon XIV reprenait encore cette idée de la joie dans la mission :
« Tel est le monde qui nous est confié, dans lequel, comme nous l’a enseigné à maintes reprises le pape François, nous sommes appelés à témoigner de la foi joyeuse en Jésus Sauveur. »
Dans notre société marquée par l’individualisme, la perte du sens de la vie et la recherche du profit, qu’il est bon d’entendre aujourd’hui ces paroles d’encouragement et d’espérance !
Prions pour notre nouveau pape !
Accueillons notre nouveau pape Léon XIV comme un guide pour nous aider à marcher vers Dieu. Le pape n’est pas un roi. Il est serviteur des serviteurs. Il nous renvoie toujours à Celui qu’il représente : le Christ, seul vrai Maître.
Alors, prions pour notre nouveau pape ! Prions pour qu’il soit un instrument docile entre les mains de Dieu. Et surtout, prions pour que nous, chacun à notre place, soyons témoins de cette espérance qui ne déçoit pas.
« Seigneur, donne-nous des bergers selon ton cœur. »
Et retenons ces paroles prononcées à la fin de sa première homélie :
« Disparaître pour que le Christ demeure, se faire petit pour qu’Il soit connu et glorifié (cf. Jn 3, 30), se dépenser jusqu’au bout pour que personne ne manque l’occasion de Le connaître et de L’aimer.
Que Dieu m’accorde cette grâce, aujourd’hui et toujours, avec l’aide de la très tendre intercession de Marie, Mère de l’Église. »